Quelle est l’indemnisation de la mutuelle pendant un arrêt maladie ?
Lorsqu’un problème de santé vous empêche temporairement de travailler, la mutuelle peut prendre le relais en vous versant une indemnité de remplacement de revenu. Mais attention : le montant et les conditions de cette indemnisation varient selon que vous soyez salarié, chômeur ou indépendant. Voici ce qu’il faut savoir pour chaque cas.
Bon à savoir : La mutuelle ne vous indemnise pas dès le premier jour.
- Si vous êtes salarié, les 14 premiers jours (en tant qu’ouvrier) ou les 30 premiers jours (en tant qu’employé) sont pris en charge par votre employeur. C’est ce qu’on appelle le salaire garanti. Pendant cette période, vous continuez donc à percevoir votre salaire habituel.
- Si vous êtes chômeur, vous restez sous le régime du chômage pendant les 14 premiers jours. Ensuite, c’est votre mutuelle qui prend le relais et vous verse une indemnité.
- Quant aux indépendants, la mutuelle intervient beaucoup plus rapidement : dès le premier jour d’incapacité, vous pouvez recevoir une indemnité, à condition d’avoir transmis tous les documents requis.
1️⃣ Comment calculer le montant de l’indémnité pour les salariés en Belgique ?

Si vous étiez employé ou ouvrier avant votre arrêt de travail, votre indemnité d’incapacité primaire correspond à 60 % de votre salaire journalier brut. Ce salaire de référence est généralement celui du dernier jour du 2ᵉ trimestre précédant le début de l’arrêt.
Dès le 3ᵉ mois, un montant minimal garanti entre en jeu. Puis à partir du 4ᵉ mois, votre situation familiale (isolé, avec charge de famille, cohabitant) influence directement le montant de votre indemnité.
2️⃣ Quel salaire perçoit-on lorsqu’on est chômeur au moment de l’arrêt ?

Si vous étiez au chômage lors de votre mise en incapacité, votre indemnité est en principe égale à votre allocation de chômage durant les 6 premiers mois.
Cependant, si le calcul de l’indemnité maladie (60 % de votre ancien salaire journalier brut plafonné) donne un montant plus avantageux, c’est ce dernier qui sera retenu.
À partir du 7ᵉ mois, c’est toujours 60 % de ce salaire brut plafonné qui s’applique, avec là aussi un montant minimal garanti selon votre situation familiale.
3️⃣ Comment calculer le montant de l’indemnité pour les indépendants en Belgique ?

Le régime des indépendants est un peu différent : ils bénéficient d’une indemnité forfaitaire journalière, qui varie également selon leur situation familiale (isolé, cohabitant ou avec personne à charge).
Les montants ne sont pas proportionnels au revenu, mais fixés à l’avance par l’INAMI. Pour en bénéficier, il faut que l’indépendant ait payé ses cotisations sociales à temps et soit en ordre d’assurance soins de santé.
Les indemnités de mutuelle sont-elles soumises à une taxation en Belgique ?
Oui, les indemnités versées par votre mutuelle en cas d’incapacité de travail sont bel et bien soumises à l’impôt. Contrairement à une idée reçue, ces montants ne sont pas exonérés : un précompte professionnel est automatiquement retenu sur votre indemnité, et ce dès la première année d’arrêt.

Pendant la 1re année d’incapacité (incapacité primaire)
Si vous étiez salarié (ouvrier ou employé) au moment de l’arrêt, un précompte de 11,11 % est prélevé directement sur vos indemnités.
Mais pas de panique : la loi prévoit un plancher minimum, c’est-à-dire un montant journalier minimum en dessous duquel vos indemnités ne peuvent pas descendre, même après déduction fiscale. Ce seuil dépend notamment de votre situation familiale (avec ou sans personne à charge).

À partir de la 2e année d’arrêt (invalidité)
Quand l’arrêt se prolonge au-delà de 12 mois, on entre dans la phase dite d’invalidité. À ce moment-là, une nouvelle retenue s’ajoute à votre indemnité : 3,5 % de votre montant brut est prélevé pour financer le secteur des pensions.
Là encore, la loi protège les petits revenus en imposant un plancher minimum : vous ne recevrez jamais moins qu’un certain montant minimal garanti.

Et au moment de votre déclaration fiscale ?
Les indemnités reçues durant votre arrêt maladie doivent être déclarées comme revenus.
Mais pas de panique : elles bénéficient souvent d’un traitement fiscal avantageux, surtout si vous disposez de peu d’autres revenus.
Ces montants sont soumis au barème progressif de l’impôt (entre 25 % et 50 %),
Mais peuvent donner droit à des réductions d’impôt, voire à une exonération partielle, selon votre situation.
🔜 À noter : une réforme est prévue à partir de 2026.
Le précompte professionnel de 11,11 % devrait alors être étendu aux indemnités d’invalidité prolongée, c’est-à-dire au-delà de la première année d’arrêt. Objectif : uniformiser le régime fiscal et mieux équilibrer le financement de la sécurité sociale.
Cas particulier : Si vous êtes au chômage
Vous étiez demandeur d’emploi au moment de votre incapacité de travail ? Sachez que la taxation de vos indemnités suit des règles légèrement différentes, surtout durant les premiers mois :
- Pendant les 6 premiers mois de votre incapacité, un précompte professionnel de 10,09 % est retenu sur vos indemnités.
- À partir du 7e mois, le taux est aligné sur celui des salariés : 11,11 %.
Exception importante : Si aucun précompte n’était appliqué pendant votre période de chômage avant l’arrêt maladie, ce même avantage est conservé pendant les 6 premiers mois d’incapacité. Autrement dit, aucune retenue ne sera prélevée durant cette période.
Et comme pour les salariés, un montant plancher journalier est garanti : votre indemnité ne peut pas descendre en dessous d’un certain seuil, même après déduction.
Dans quelle situation avoir droit aux indemnités mutuelles et quels sont les différents types d’indemnité mutuelle ?
On pense souvent que la mutuelle n’intervient qu’en cas de maladie. En réalité, elle peut vous verser une indemnité de remplacement de revenu dans plusieurs situations bien précises, à condition que vous soyez reconnu comme incapable de travailler temporairement ou durablement, ou concerné par un événement familial reconnu (naissance, décès…).
Voici les principales situations couvertes :
Incapacité de travail (maladie ou accident)
Dans le cas ou un travailleur se retrouve dans l’impossibilité de travailler en raison d’une maladie ou suite à un accident, son contrat de travail sera alors suspendu. Dans un premier temps, le salaire de l’employé reste à charge de l’employeur. C’est ce qu’on appelle le salaire garanti. Ensuite, si l’incapacité de travail est prolongée, le travailleur peut recevoir un revenu de remplacement à charge de la mutuelle. Cette indemnité couvre en général 60 % de votre salaire brut journalier.
Pour percevoir cette indemnité, il suffira de prouver votre incapacité à travailler avec, par exemple, un certificat médical.
Invalidité (à partir d’un an d’incapacité)
Lorsque votre incapacité dépasse un an, vous entrez dans une nouvelle phase appelée invalidité. À ce stade, le médecin-conseil doit confirmer que vous restez inapte au travail. Si c’est le cas, une nouvelle indemnité est versée, selon un pourcentage de votre ancien salaire journalier brut : 65 % si vous avez des personnes à charge, 55 % si vous êtes isolé, et 40 % si vous cohabitez.
Maternité
Pendant un congé de maternité, la mutuelle prend le relais et vous indemnise jusqu’à 82 % de votre salaire brut durant les premières semaines, puis à hauteur de 75 % pour le reste du congé. Ce dernier dure en général 15 semaines, mais peut être prolongé en cas de naissances multiples ou de complications. Les indépendantes peuvent aussi en bénéficier, selon des modalités spécifiques.
Paternité, co-parentalité et adoption
Les pères et co-parents ont droit à 20 jours de congé indemnisés à la naissance de leur enfant, à prendre dans les quatre mois suivant l’accouchement. En cas d’adoption, un congé équivalent est prévu, également pris en charge par la mutuelle. Le montant de l’indemnité dépend ici aussi de votre statut professionnel.
Indemnité de funérailles
Lorsqu’un proche pensionné du service public décède, une indemnité de funérailles peut être accordée pour aider à couvrir les frais liés aux obsèques. Ce droit concerne uniquement les personnes qui touchaient une pension de fonctionnaire. Les pensions classiques de salarié ou d’indépendant n’y ouvrent pas droit, sauf rares exceptions.
Le montant correspond généralement au dernier mois de pension du défunt, avec un plafond fixé à 3 490,09 € en 2025. Il est versé en priorité au conjoint vivant à la même adresse. S’il n’y en a pas, un héritier direct ou la personne ayant payé les funérailles peut faire la demande, à condition de fournir les justificatifs.
L’impact de la situation familiale
Lorsque vous êtes en incapacité de travail, votre situation familiale influence directement le montant de l’indemnitéque vous percevrez de la mutuelle. En Belgique, trois statuts sont pris en compte : isolé, avec personne à charge, ou cohabitant.

✔ Montant pour un titulaire isolé
La situation de titulaire isolé correspond à une personne vivant seule ou en cohabitation avec une autre personne qui ne perçoit pas de revenu et qui n’est pas à sa charge. Après un an d’incapacité de travail, le montant de l’indemnité pour une personne isolée est de 55 % de son salaire journalier brut.
✔ Montant pour un titulaire avec personne à charge (chef de famille)
Que vous viviez avec une personne à votre charge ou que vous soyez simplement à charge financièrement de quelqu’un, vous pouvez être considéré comme titulaire avec une personne à charge auprès de votre mutualité. Ce sera notamment le cas si vous êtes à charge de votre conjoint ou de votre enfant ou si vous payez une pension alimentaire d’au moins 111,55 €.
Dans le cas où vous êtes reconnu comme titulaire avec une personne à charge, le montant de l’indemnité d’incapacité de travail après un an sera de 65 % de votre salaire journalier brut.
✔ Montant titulaire cohabitant
Enfin, si vous vivez en couple ou en colocation avec une autre personne disposant d’un revenu, vous êtes classé comme cohabitant. Ce statut donne droit au taux le plus bas, soit 40 % de votre salaire journalier brut plafonné en cas d’invalidité. Il est supposé que vos charges sont partagées avec la ou les personnes avec qui vous vivez.
Votre indemnité pour votre première année d’incapacité
Voici un tableau clair qui résume les indemnités que vous pouvez percevoir pendant la première année d’incapacité de travail, en fonction de votre statut et de la période concernée :
Période | Statut concerné | Indemnité / Rémunération | Remarques |
---|---|---|---|
1er mois d’arrêt | Salarié (ouvrier ou employé) | Salaire garanti versé par l’employeur (100 % pour un employé, environ 85 % pour un ouvrier) | La mutuelle n’intervient pas encore |
1er mois d’arrêt | Chômeur indemnisé | Allocation de chômage maintenue pendant 14 jours, ensuite relais de la mutuelle | La mutuelle prend le relais après 14 jours si l’arrêt se prolonge |
Du 2e au 3e mois | Tous statuts | 60 % du salaire journalier brut | Un montant minimal est garanti dès le 3e mois, identique pour tous |
À partir du 4e mois jusqu’à 1 an | Tous statuts | 60 % du salaire journalier brut | Montant ajusté selon votre situation familiale (isolé, cohabitant ou à charge) |
Votre indemnité après 1 an d’incapacité de travail
Après un an d’incapacité de travail, le montant de l’indemnité est calculé sur base de votre situation familiale, peu importe votre situation professionnelle avant l’incapacité.
Statut | Situation familiale | Taux appliqué | Base de calcul |
---|---|---|---|
Tous statuts (salarié, chomeur et indépendant) | Avec personne à charge | 65 % | Salaire journalier brut (référence trimestre civil antérieur) |
Isolé | 55 % | Idem | |
Cohabitant (sans charge) | 40 % | Idem |
Quelle est la procédure pour bénéficier d’une indemnité d’incapacité ?
Pour déclarer votre incapacité de travail, il faut suivre plusieurs étapes :
Étape 1 – Consultez rapidement un médecin
Dès que votre état de santé vous empêche de travailler, consultez votre médecin traitant. Il devra établir un certificat d’incapacité de travail, qui servira de base pour votre demande.
Étape 2 – Envoyez le certificat à votre mutualité
Ce certificat doit être transmis à votre mutuelle dans les plus brefs délais :
- Pour un ouvrier : vous disposez de 14 jours civils, 1er jour d’incapacité compris.
- Pour un employé : vous avez 28 jours civils pour faire la déclaration, 1er jour d’incapacité inclus.
- Pour un chômeur et indépendants : vous disposez de 7 jours civils pour déclarer votre invalidité à travailler, 1er jour d’incapacité non compris.
Si vous déclarez votre invalidité de travail trop tard, les indemnités auxquelles vous avez potentiellement droit peuvent être réduite. Cette réduction s’élève à 10 % en moins par jour de retard, jour de la déclaration compris.
La mutuelle met généralement à disposition un formulaire spécifique (papier ou en ligne) à faire remplir par votre médecin. Assurez-vous d’utiliser le bon document.
Étape 3 – Attendez la reconnaissance de votre incapacité
Une fois le certificat reçu, un médecin-conseil de votre mutualité va évaluer votre dossier. Il peut soit
- accepter votre incapacité de travail,
- demander des compléments d’information,
- ou vous convoquer à un contrôle médical.
C’est seulement après cette reconnaissance que le paiement de vos indemnités peut commencer.
Étape 4 – Envoyez régulièrement les documents demandés
Durant votre arrêt, vous devrez transmettre régulièrement des documents, comme des attestations de non-reprise du travail, et avertir la mutuelle de tout changement de situation (reprise, déménagement, changement de statut, etc.).
À noter : En cas d’hospitalisation ou d’incapacité prolongée, il est recommandé de contacter directement votre mutualité pour un accompagnement adapté.
Si vous êtes indépendant, l’envoi du certificat se fait à l’organisme d’assurance sociale affilié à votre mutuelle.
Que faire si votre mutuelle vous refuse vos indemnités ?
Dans certains cas, le médecin-conseil de la mutualité peut vous convoquer afin de vérifier votre incapacité de travail. Si celui-ci estime que vous ne remplissez pas ou plus les conditions pour percevoir les indemnités, deux solutions s’offrent à vous :
– Soit, vous êtes d’accord avec cet avis et vous reprenez le travail chez votre employeur.
– Soit, vous n’êtes pas d’accord avec cette décision et vous introduisez un recours auprès du tribunal du travail. Ce recours doit être introduit dans les trois ans après la prise de décision de la mutuelle.
A quelle date les indemnités de la mutuelle sont-elles versées sur le compte ?
Veillez à consulter le calendrier de votre mutualité pour connaître les dates précises des payements et pour plus d’informations précises. Selon votre banque, il est possible que le virement ait un peu de retard.
A la recherche d’une mutuelle qui correspond à vos besoins ?
Même si les indemnités sont identiques pour tous – fixées par l’INAMI –, l’expérience peut varier considérablement d’une mutuelle à l’autre. Qualité du service client, accompagnement personnalisé, rapidité des paiements, outils en ligne, conseils pratiques… Ce sont ces éléments qui font la différence quand on traverse une période difficile. En quelques clics, vous pouvez comparer les services proposés et demander 5 devis gratuits. Complétez simplement le formulaire : c’est rapide, sans engagement, et cela peut vraiment vous simplifier la vie.
Vous avez encore des interrogations sur les montants indémnisés par les mutuelles ?
Voici quelques réponses aux questions les plus fréquentes pour y voir plus clair.
Puis-je travailler tout en percevant des indémnités de la part de la mutuelle ?
Quelle est l’indemnité légale minimale à laquelle j’ai droit ?
– Avec charge de famille : jusqu’à 79,51 €/jour
– Isolé ou cohabitant : environ 63,01 €/jour
– Non régulier sans charge : environ 50,55 €/jour
À partir du 7ᵉ mois, ces montants sont garantis sans limite liée à votre ancien salaire.