Pourquoi l’épaisseur de l’isolant est-elle importante pour l’isolation ?
Qu’ils prennent place dans un projet de construction ou de rénovation, les travaux d’isolation ont souvent une grande envergure. Plus ou moins coûteux, ils sont assez invasifs et dérangent le quotidien.
C’est pourquoi il est préférable (et recommandé !) de les réaliser au mieux, et en une fois. En effet, vos travaux d’isolation (mur, plafond, toiture…) doivent être pensés en amont afin d’être sûr qu’ils soient à la fois efficaces, durablesdans le temps, mais aussi qu’ils répondent aux réglementations en vigueur, voire futures, en matière d’économies d’énergie !
Pour que votre isolation soit la plus performante possible, il faut avant tout vous questionner sur son épaisseur et évaluer vos options.
Les 5 avantages d’une épaisseur d’isolant adéquate
Mettre en place une épaisseur d’isolant adéquate permet d’obtenir une bonne, voire très bonne, isolation. Effectuer des travaux d’isolation, ce n’est pas seulement se mettre en conformité avec les normes en vigueur : une épaisseur d’isolant adéquate présente de nombreux avantages au quotidien.
Une bonne isolation, c’est :
- Une meilleure maîtrise des températures, notamment par la réduction des grosses variations (chaleur en été, froid en hiver),
- La réduction et l’atténuation des effets de “pont thermique“, ce qui diminue l’effet de courant d’air…,
- … mais aussi de condensation ! Une bonne isolation, c’est aussi se prévenir des problèmes d’humidité, néfastes à la fois pour votre habitation, vos possessions et votre santé,
- Une isolation phonique et acoustique efficace pour garantir un certain confort de vie, notamment en réduisant les nuisances sonores comme les bruits aériens (conversations, appareils ménagers, sons de télévision, musique, véhicules dans la rue) et les bruits d’impact (chocs au sol ou sur les murs, bruits de pas, portes qui claquent, vibrations…),
- La réduction des frais de chauffage ou de climatisation par l’atténuation, voire la suppression, des déperditions de chaleur. Une démarche à la fois économique et écologique !
Comment choisir la bonne épaisseur d’isolant ?

Pour déterminer quelle épaisseur d’isolant est la mieux adaptée à votre projet de construction ou de rénovation, il vous faut prendre en compte un certain nombre de facteurs importants, et vous poser les bonnes questions :
- Quel est l’état général de la maison et plus particulièrement de la zone que je souhaite isoler ? (murs, plafonds, toiture…)
- Où est située la maison et quels sont ses besoins spécifiques ? (zone humide et/ou soumise aux vents, forte exposition au froid ou au chaud, besoin d’une isolation phonique importante, ponts thermiques nombreux…)
- Quelles sont les performances moyennes d’isolation recherchées ?
- Quel est mon budget et quels sont les différents tarifs d’isolation au mètre carré ?
- Pour quel matériau avez-vous opté ? Quelles sont ses qualités isolantes ? Chaque isolant présente un coefficient d’isolation différent (valeur lambda), il faut donc adapter les épaisseurs au choix de l’isolant et à ses caractéristiques techniques.
- Quelles sont les normes et réglementations en vigueur en matière d’isolation dans ma région ? Quelles sont lesprochaines échéances en matière d’exigences environnementales ? Après isolation, ma maison sera-t-elle toujours aux normes dans 5, 10, 15 ans ou plus ?
- Quelles sont les aides de l’état d’isolation et de rénovation accordées dans ma région et/ou ma commune ? Quelles en sont les conditions d’obtention ?
Vous l’aurez compris, bien préparer votre projet d’isolation est une étape primordiale pour évaluer et dessiner une vision claire de vos besoins, vos options et les futurs bénéfices.
Comment calculer l’épaisseur d’isolant nécessaire ?
Pour déterminer l’épaisseur nécessaire de votre isolation en fonction de votre choix d’isolant, le calcul est assez simple. Il s’agit de l’équation suivante : R (résistance thermique à atteindre) = e (épaisseur de l’isolant, en mètres) / λ (valeur lambda : conductivité thermique de l’isolant).
Pour trouver l’épaisseur d’isolation idéale, la formule est donc : e = R x λ x 100.
Par exemple, pour de la laine minérale, dont la valeur λ est de 0.045 W/mK , et pour atteindre une valeur R de 5 m²K/W, le calcul est le suivant : 5 x 0.045 x 100 = 22.5 cm.
Isolation toiture : quelle épaisseur d’isolant choisir ?
Pour une toiture, l’épaisseur de l’isolant dépend à la fois du type de matériau choisi et des performances que vous souhaitez atteindre. En pratique, pour respecter les normes actuelles de performance énergétique et garantir un bon confort thermique, on recommande généralement :
- 20 à 25 cm d’isolant si vous utilisez de la laine minérale (laine de verre, laine de roche).
- 12 à 18 cm pour les isolants plus performants comme le polyuréthane ou le PIR (panneaux rigides).
- 25 à 30 cm si vous optez pour des isolants naturels comme la ouate de cellulose ou la fibre de bois.
Plus l’isolant est performant, moins vous avez besoin d’épaisseur. Mais dans tous les cas, il vaut mieux prévoir un peu plus que trop peu, car une bonne isolation de la toiture permet d’éviter les pertes de chaleur (près de 30 % de la chaleur d’une maison s’échappe par le toit mal isolé).
Isolation plafond : quelle épaisseur d’isolant choisir ?
Pour un plafond, l’épaisseur d’isolant dépend de la fonction recherchée : isolation thermique (contre les pertes de chaleur) ou phonique (contre les bruits).
- Isolation thermique : on conseille en général 16 à 20 cm de laine minérale (laine de verre ou laine de roche) ou 10 à 15 cm de panneaux rigides type polyuréthane/PIR, qui sont plus performants.
- Isolation phonique : une épaisseur de 5 à 10 cm de laine de roche ou de panneaux acoustiques est souvent suffisante pour réduire les bruits aériens (voix, télévision) et d’impact (pas, chocs).
pour bien isoler un plafond, comptez plutôt 15 à 20 cm si vous cherchez le confort thermique, et 5 à 10 cm si l’objectif principal est le confort acoustique.
Quelle épaisseur choisir pour une bonne isolation des murs par l’intérieur et l’extérieur ?

Pour bien isoler vos murs, que ce soit par l’intérieur ou par l’extérieur, l’épaisseur d’isolant nécessaire reste globalement similaire : elle dépend surtout du matériau utilisé et de la performance thermique exigée (valeur R). En pratique :
- Pour une isolation par l’intérieur, on utilise en général 12 à 16 cm de laine minérale (laine de verre ou de roche) ou 8 à 12 cm de panneaux plus performants comme le polyuréthane ou le PIR.
- Pour une isolation par l’extérieur, il faut prévoir une épaisseur comparable, soit 14 à 18 cm pour la laine minérale et 10 à 14 cm pour les panneaux rigides, selon le système de façade choisi.
Le choix entre intérieur et extérieur influence surtout le confort et l’aspect pratique (perte de surface habitable, esthétique de façade, coût, etc.), mais pas énormément l’épaisseur. Ce qui compte, c’est d’atteindre la valeur R minimale imposée par la réglementation locale pour garantir une bonne performance énergétique.
Ces deux options ont chacune leurs propres avantages et inconvénients, résumés dans le tableau suivant :
Isolation intérieure | Isolation extérieure | |
---|---|---|
Avantages | – possibilité de le faire soi-même – … et par tous les temps – prix plus abordable | – très efficace contre les ponts thermiques – pas de perte de surface habitable – peu de dérangement pendant les travaux |
Inconvénients | – perte de surface habitable – possible nécessité de déplacer le circuit électrique de la pièce – travaux de réfection (peinture, tapisserie…) à (re)faire après la pose de l’isolant – dérangement pendant les travaux | – plus coûteuse – nécessite un ravalement de façade complet – augmentation de l’emprise en sol (influence sur les impôts) – perte de luminosité et changement de l’apparence de façade si l’isolation est épaisse (menuiseries plus enfoncées) |
Quelle épaisseur d’isolant selon le matériau utilisé ?
Il existe aujourd’hui différents types d’isolants : les isolants minéraux (laine de roche, laine de verre), les isolants naturels (ouate de cellulose, fibres de bois, liège…) et les isolants synthétiques (mousse polyuréthane, plaques et panneaux d’isolant PUR et PIR…).
Chaque matériau isolant possède une “conductivité thermique” qui est exprimée par la valeur “lambda” (λ) : plus cette valeur est basse, plus le matériau est isolant. Pour limiter la perte de surface habitable, il est donc recommandé d’opter pour un isolant avec une valeur lambda la plus faible possible pour une épaisseur moindre.
En règle générale, pour obtenir une isolation thermique performante (résistance thermique R comprise entre 3,5 et 5 m².K/W selon la réglementation et la zone climatique), il faut adapter l’épaisseur de l’isolant à sa conductivité thermique. Par exemple, une laine de verre avec un λ de 0,040 W/m.K nécessitera environ 14 à 20 cm d’épaisseur, tandis qu’un panneau de polyuréthane avec un λ proche de 0,022 W/m.K offrira la même performance avec seulement 8 à 12 cm. Cette comparaison montre bien que la valeur lambda impacte directement la place que prendra votre isolant dans le logement.
Bien sûr, ce n’est pas toujours aussi facile de choisir son matériau isolant sur ce seul critère. En effet, d’autres éléments entrent en compte, principalement votre budget, ou encore vos convictions écologiques.
Isolation en laine de verre minérale, laine de bois, laine végétale
Les isolants minéraux, tels que la laine de verre ou de roche, sont très populaires dans les habitations privées. Faciles à installer, bien que nécessitant quelques précautions, ils ont un coût raisonnable et ont une bonne durée de vie.
Vendus sous formes de plaques, de rouleaux ou encore de flocons, les laines de verre et de roche ont de bonnes performances thermiques, mais aussi acoustiques. Elles ont par ailleurs d’autres propriétés, comme celle d’être ignifuges, et donc de ralentir la progression du feu en cas d’incendie.
Dans la catégorie des laines, il existe aussi des isolants végétaux et recyclés qui sont plus écologiques et qui présentent également de bonnes performances. C’est le cas de la laine de bois (fibres de bois recyclées), de la laine de chanvre ou encore de la ouate de cellulose. Attention toutefois, ces isolants végétaux nécessitent dans la plupart des cas l’ajout d’un pare-vapeur pour protéger de l’humidité.
Les isolations à base de laine sont celles qui prennent le plus d’épaisseur, entre 25 et 30 centimètres. Leurs performances thermiques et acoustiques sont donc à mettre en parallèle avec la perte de surface d’habitation qu’elles entrainent.
Isolants en polystyrène, en polyuréthane et autres matières synthétiques : quelle épaisseur faut-il prévoir ?
Les isolants synthétiques, bien qu’ils aient eux aussi leurs avantages et leurs défauts, sont à ce jour les isolants les plus performants du marché, en plus de former une couche isolante relativement mince par rapport aux isolants naturels. Ils sont donc une option idéale pour isoler votre maison en perdant le moins de surface habitable possible. Comptez en moyenne entre 17 et 24 cm d’épaisseur.
En pratique, le choix dépendra du type exact de matériau : le polystyrène expansé (PSE) et le polystyrène extrudé (XPS) offrent une bonne isolation thermique à moindre coût, tandis que le polyuréthane (PUR ou PIR) est encore plus performant grâce à sa très faible conductivité thermique, ce qui permet de réduire légèrement l’épaisseur nécessaire.
Isolation en liège : quelle épaisseur pour isoler un mur ?
Dans le cadre de la transition énergétique et des rénovations de logements, la tendance est à l’utilisation de matériaux écologiques et biosourcés. C’est le cas par exemple de l’isolation en liège, que l’on trouve le plus souvent sous forme de panneaux ou de plaques.
Polyvalent, durable, résistant à l’humidité et très léger, le liège présente aussi de bonnes performances thermiques et acoustiques. Il est également relativement compact : comptez entre 5 et 10 cm d’épaisseur de liège pour une isolation correcte de vos murs. Cela étant, vous pouvez profiter de cet avantage pour augmenter ses performances en optant pour plus d’épaisseur, et ainsi bénéficier de la meilleure isolation possible.
Épaisseur d’isolant recommandée pour chaque type [Tableau récapitulatif]
Même si les réglementations en vigueur sont légèrement en dessous de cette recommandation, la résistance thermique minimale conseillée à atteindre pour un confort thermique été comme hiver est de 7m².K/W. Voici un tableau présentant l’épaisseur de chaque isolant à installer pour atteindre cette valeur R :
Matériau isolant | Épaisseur d’isolant pour atteindre une résistance de 7m².K/W |
---|---|
Laine de verre | 25 cm |
Laine de roche | 25 cm |
Verre cellulaire | 32 cm |
Laine de bois/fibre de bois | 28 cm |
Laine de chanvre | 29 cm |
Ouate de cellulose | 27 cm |
Polystyrène expansé (EPS) | 24 cm |
Polystyrène extrudé (XPS) | 22 cm |
Polyuréthane | 17 cm |
Quel est le matériau le plus isolant à épaisseur égale ?
À épaisseur égale, il est possible de comparer les différents matériaux d’isolation en les classant en fonction de leur conductivité thermique (valeur lambda). Voici un classement des isolants, du plus efficace au moins performant à épaisseur égale.
Matériau isolant | Valeur lambda (en W/mK) |
---|---|
Polyuréthane | 0.035 |
Laine de chanvre | entre 0.035 et 0.045 |
Laine de bois/fibre de bois | entre 0.038 et 0.069 |
Ouate de cellulose | 0.039 |
Polystyrène expansé (EPS) | 0.040 |
Polystyrène extrudé (XPS) | 0.040 |
Laine de verre | 0.045 |
Laine de roche | 0.045 |
Quel est le meilleur isolant à faible épaisseur ?
L’isolant le moins épais, à performances égales, est le polyuréthane sous forme de plaques. À titre d’exemple, pour une résistance thermique de 7m².K/W, il vous faudra 17 cm de polyuréthane contre 25 cm de laine de verre. Cela représente un gain de 8 cm d’épaisseur sur votre surface habitable, ce qui n’est pas négligeable dans le cas d’un aménagement de combles, par exemple !
Toutefois, cela représente un coût pour votre budget, le polyuréthane coûtant en moyenne 40 € le mètre carré contre 5 à 15 € du m2 pour la laine de verre.
Quelles sont les normes d’isolation thermique en Belgique ?
En Belgique, il n’y a pas une seule norme d’isolation valable partout : chaque région (Wallonie, Bruxelles, Flandre) a ses propres exigences énergétiques. Mais l’idée générale est la même : vos travaux doivent respecter des valeurs minimales de performance appelées valeurs U (coefficient de transmission thermique) ou valeurs R (résistance thermique).
Concrètement, cela signifie que vos murs, toitures, sols et fenêtres doivent atteindre une certaine performance pour limiter les pertes de chaleur.
- Pour la toiture : la résistance thermique exigée est généralement d’au moins R = 4,5 m²K/W.
- Pour les murs : il faut viser R = 2,0 à 3,0 m²K/W minimum, selon la région.
- Pour les sols : comptez au moins R = 2,0 m²K/W.
- Pour les vitrages : le coefficient U doit être inférieur à 1,1 W/m²K pour être considéré comme performant.
Ces normes évoluent régulièrement car la Belgique se rapproche progressivement des standards européens de bâtiments “quasi zéro énergie” (Q-ZEN). Plus la valeur R est élevée, meilleure est l’isolation, et plus la valeur U est basse, plus le matériau est performant. Cela vous assure non seulement de respecter la loi, mais aussi de réduire vos factures d’énergie.
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FAQ : Questions fréquentes sur l’épaisseur des isolants
Vous avez des questions spécifiques sur l’épaisseur des isolants et les recommandations en vigueur ? Voici quelques éléments de réponses :
Quelle épaisseur d’isolant choisir pour des cloisons ?
– 11 cm de polyuréthane
– 14 cm de polystyrène
– 16 cm de laine de verre
– 17 cm de laine de roche
Quelle épaisseur d’isolation pour les combles ?
– 24.5 cm de laine minérale (de roche ou de verre),
– 17.5 cm de panneaux rigides en polyuréthane (PUR) ou en polyisocyanurate (PIR),
– 21 cm de polyuréthane projeté (flocons),
– 24 cm de polystyrène expansé,
– 28 cm de liège
– 28 cm de ouate de cellulose