Comment isoler sur un sol déjà carrelé ?
Isoler un sol déjà carrelé est possible sans tout démolir, mais la technique choisie dépend surtout des contraintes du bâtiment : hauteur disponible, charge admissible et accès au plancher inférieur. Deux grandes approches existent : par le dessus (en surface) ou par le dessous (en sous-face).
- Isolation en surface : cette solution consiste à poser une couche isolante directement sur le carrelage existant, avant de recouvrir le tout d’un nouveau revêtement.
- Isolation par le dessous : lorsqu’il existe un accès à un vide sanitaire ou à un plafond de cave, l’isolation du sol se fait sur la sous-face du plancher. On fixe alors des panneaux isolants (polystyrène extrudé, PUR) sous le plancher existant. Cette méthode évite de toucher au carrelage et ne réduit pas la hauteur intérieure.
Le choix entre ces solutions dépendra donc des contraintes techniques (hauteur sous plafond, présence d’un espace en dessous, nature du support) et du niveau de performance thermique recherché.
Quelles sont les techniques pour isoler un sol sur carrelage ?
Isoler un sol déjà carrelé peut se faire principalement selon deux techniques courantes, qui diffèrent par leur complexité, leurs matériaux utilisés et leurs performances thermiques. Ces méthodes sont choisies en fonction de l’état du sol existant, du niveau d’isolation recherché et des contraintes du chantier.
1️⃣ Isolation par le bas : utiliser le vide sanitaire ou le sous-sol
Cette méthode s’applique lorsque vous disposez d’un vide sanitaire accessible ou d’un sous-sol. L’idée est d’isoler le plafond du vide sanitaire, c’est-à-dire la face inférieure de la dalle sur laquelle est posé le carrelage (isolation sous carrelage).
- Pour un plancher en bois : L’isolant (laine minérale, laine végétale ou animale) est placé entre les solives (poutres). Pour garantir une bonne performance thermique, il faut éviter les ponts thermiques en prolongeant l’isolant sur les poutres. L’ensemble est maintenu par une ossature en bois ou métallique, ou intégré dans un faux plafond autoportant si l’ancien plafond n’est pas porteur.
- Pour une dalle en béton : Plusieurs solutions sont possibles selon la surface et la régularité du plafond:
- Pose de panneaux isolants rigides ou semi-rigides fixés directement sur la dalle (collage, chevillage).
- Création d’un plafond suspendu permettant d’intégrer un isolant souple ou semi-rigide.
- Application d’un isolant projeté en vrac (flocage) pour couvrir toute la surface, idéal en cas de plafonds irréguliers.
✅ Avantages
- Pas d’impact sur la pièce à vivre : le carrelage reste intact, pas de travaux lourds à l’intérieur.
- Gain thermique efficace, notamment contre les remontées d’humidité.
- Préservation de la hauteur sous plafond.
❌ Limites
- Nécessité d’un accès suffisant au vide sanitaire (au moins 35 à 40 cm de hauteur) pour permettre la pose correcte des isolants.
- Dans les espaces trop étroits, utilisation possible d’isolants en vrac (granulés polystyrène, vermiculite) mais moins performants.
2️⃣ Isolation en surface : poser un isolant sur le carrelage existant
Lorsque le vide sanitaire est inaccessible ou inexistant, ou que vous souhaitez améliorer l’isolation thermique et le confort au sol par le dessus, on peut poser une isolation directement sur le carrelage existant, avant de poser un nouveau revêtement (parquet, stratifié, linoléum, ou même nouveau carrelage).
Cette méthode nécessite généralement un travail plus conséquent et engendre une surépaisseur du sol. Voici les deux méthodes utilisées en isolation de surface :
La chape flottante (liquide)
Cette technique consiste à poser d’abord un isolant rigide sur le carrelage (panneaux de polystyrène extrudé, polyuréthane, liège, etc.). Ensuite, on installe une bande résiliente sur les bords pour éviter les ponts thermiques et absorber les vibrations. Un pare-vapeur est également indispensable pour contrôler l’humidité et éviter la condensation.
Enfin, une chape liquide (ciment, béton de chaux) d’une épaisseur de 3 à 6 cm est coulée sur l’ensemble. Cette chape va protéger l’isolant, créer une surface plane et solide, et améliorer l’inertie thermique du sol, ce qui permet de mieux réguler la température intérieure.
Cette méthode nécessite un temps de séchage d’environ 14 jours avant de pouvoir poser le revêtement final (parquet, carrelage, lino). Elle peut aussi entraîner une légère hausse du niveau du sol, ce qui demande parfois d’ajuster les portes ou plinthes.
✅ Avantages
- Excellente inertie thermique : la masse de la chape emmagasine la chaleur et la restitue lentement, améliorant le confort et réduisant les fluctuations de température.
- Surface parfaitement plane et solide, idéale pour poser tout type de revêtement (carrelage, parquet, lino).
- Isolation performante, adaptée aux pièces où l’on souhaite un vrai confort thermique.
❌ Inconvénients
- Travaux assez longs, avec un temps de séchage d’au moins 10 à 14 jours avant de pouvoir poser le revêtement final.
- Surépaisseur importante du sol (minimum 5 cm), ce qui peut poser des problèmes d’ajustement des portes, seuils, escaliers.
- Coût plus élevé et chantier plus salissant.
Quand l’utiliser ?
- Si on cherche une isolation durable avec une très bonne inertie thermique.
- Lorsque la hauteur sous plafond le permet.
- Pour des rénovations complètes où le sol doit être entièrement remis à neuf.
La chape sèche
La chape sèche
La chape sèche est une alternative plus rapide car elle ne nécessite pas de temps de séchage. Elle peut être réalisée de trois façons :
- Pose de panneaux isolants haute densité directement sur le sol, sans chape liquide par-dessus.
- Épandage de granulés isolants (vermiculite, argile expansée), répartis, nivelés puis compactés. Ce système nécessite un temps de stabilisation d’environ 12 heures.
- Création d’une ossature bois posée sur le sol, dans laquelle on place l’isolant (laine ou panneaux). Un pare-vapeur est ensuite installé, suivi de plaques de sol rigides (OSB, gypse, aggloméré), puis du revêtement final.
✅ Avantages
- Installation rapide, pas de temps de séchage, donc gain de temps.
- Moins salissant et moins lourd que la chape liquide.
- Possibilité d’intégrer facilement un chauffage au sol sec.
❌ Inconvénients
- Isolation thermique généralement un peu moins performante qu’avec une chape liquide.
- Épaisseur du sol augmentée (généralement 4 à 6 cm), ce qui peut demander des adaptations (portes, plinthes).
- Moins adaptée aux pièces très humides ou à fort trafic si l’ossature est en bois.
Quand l’utiliser ?
- Dans des pièces sèches, et lorsque le sol carrelé est en bon état.
- Pour des rénovations rapides avec contraintes de temps.
- Lorsque la hauteur sous plafond est limitée mais qu’on souhaite quand même isoler.
3️⃣ Troisième option : Isolation du sol sur terre-plein
Lorsque le sol est directement posé sur une dalle en terre-plein (sans vide sanitaire ni sous-sol), une autre solution consiste à décaisser le sol sur une vingtaine de centimètres pour poser un isolant sous une nouvelle dalle béton. La succession est la suivante :
- Mise en place d’un film pare-vapeur pour limiter les remontées d’humidité.
- Coulage d’une dalle béton ou béton de propreté.
- Pose d’une bande isolante périphérique le long des murs pour éviter les ponts thermiques.
- Installation de l’isolant (panneaux rigides généralement).
- Coulage d’une chape de finition avant la pose du revêtement final.
Cette méthode évite d’augmenter le niveau du sol fini, ce qui préserve la hauteur sous plafond et évite d’avoir à modifier les seuils ou portes.
Pourquoi réaliser une isolation thermique sur un sol déjà existant ?
Améliorer le confort thermique
Un sol mal isolé est souvent source de sensations désagréables de froid, surtout en hiver. Le carrelage, qui est un matériau naturellement conducteur, transmet facilement le froid venant du sol. En ajoutant une isolation thermique, on limite cette déperdition de chaleur et on obtient un sol plus chaud au toucher, ce qui améliore nettement le confort au quotidien.
Réduire les coûts de chauffage
En limitant les pertes thermiques par le sol, l’isolation permet de conserver la chaleur à l’intérieur des pièces plus longtemps. Cela réduit les besoins en chauffage, et donc la consommation d’énergie. Sur le long terme, l’investissement dans l’isolation se traduit par des économies sur vos factures énergétiques.
Limiter les problèmes d’humidité et de condensation
Le sol est une zone sensible où l’humidité peut facilement remonter, provoquant parfois des problèmes de condensation, moisissures, ou dégradation des revêtements. Une bonne isolation thermique associée à un pare-vapeur adapté empêche l’humidité de traverser le sol, préservant ainsi la qualité de votre intérieur.
Diminuer les bruits d’impact
L’isolation du sol contribue également à réduire les bruits d’impact, tels que les pas ou les chutes d’objets. Ceci est particulièrement apprécié dans les logements collectifs ou à plusieurs étages, car cela améliore le confort acoustique et limite les nuisances sonores.
Quel est le meilleur isolant pour l’isolation d’un carrelage ?
Choisir le meilleur isolant pour un sol dépend de plusieurs critères :
- Conductivité thermique (λ) : Plus la conductivité thermique est faible, meilleure est la capacité isolante du matériau.
- Résistance mécanique : L’isolant doit pouvoir supporter les charges liées au sol, notamment dans les zones de passage intensif.
- Résistance à l’humidité : Certains isolants sont plus adaptés aux milieux humides (sous-sol, terre-plein).
- Épaisseur nécessaire : L’isolant doit être compatible avec la hauteur disponible, surtout en rénovation.
- Facilité de pose : Certains matériaux sont plus simples à mettre en œuvre, ce qui peut réduire le coût et la durée des travaux.
- Durabilité et impact environnemental : Selon vos priorités, vous pouvez privilégier des isolants écologiques ou recyclables.
Pour isoler un sol carrelé, que ce soit par le dessous (sous-sol ou vide sanitaire) ou par le dessus (pose d’une isolation sur le carrelage), il est important de choisir un isolant adapté à la nature du chantier et aux contraintes d’humidité.
Les isolants recommandés sont généralement des matériaux rigides et résistants à l’humidité, comme le polystyrène extrudé, la mousse polyuréthane ou le liège expansé. Ces isolants offrent une bonne performance thermique et une durabilité efficace, sans risque de tassement ou de dégradation.
À éviter absolument, ce sont les isolants sensibles à l’humidité ou trop compressibles, tels que la laine de verre (qui se dégrade au contact de l’eau et peut irriter), les laines végétales non traitées (chanvre, coton) qui risquent la moisissure, ou encore les mousses souples qui perdent leur efficacité en se tassant.
Quelle épaisseur d’isolant sur un sol déjà existant ?
L’épaisseur de l’isolant à poser sur un sol déjà carrelé dépend de plusieurs facteurs : le type d’isolant utilisé, la technique d’isolation choisie, ainsi que les contraintes d’espace et de hauteur sous plafond.
- En général, pour une isolation en surface avec une chape flottante (liquide), l’isolant rigide (polystyrène extrudé, polyuréthane, liège) doit avoir une épaisseur comprise entre 4 et 8 cm afin d’assurer une bonne performance thermique.
- Pour une chape sèche, l’épaisseur totale de l’isolation, incluant les panneaux et les éventuelles plaques de support, est généralement de 4 à 6 cm.
- Dans le cas d’une isolation par le dessous (sous-face), l’épaisseur de l’isolant placé entre solives ou sur le plafond du vide sanitaire varie souvent entre 10 et 20 cm, selon la nature des matériaux et la hauteur disponible.
Il est important de respecter ces épaisseurs minimales pour garantir une isolation efficace tout en prenant en compte l’impact sur la hauteur sous plafond et l’ajustement des éléments existants (portes, plinthes).
Quelles sont les contraintes à prévoir sur carrelage ?
Avant de se lancer dans l’isolation d’un sol carrelé, il faut d’abord vérifier quelques points essentiels :
✔ État du carrelage
Le carrelage doit être en bon état, sans carreaux fissurés, cassés ou détachés. Un sol abîmé ou fragile risque de compromettre la pose de l’isolant et du nouveau revêtement. Si nécessaire, il faudra réparer ou remplacer les carreaux endommagés avant de commencer les travaux.
✔ Planéité du support
La surface carrelée doit être plane et régulière. Des irrégularités importantes peuvent nuire à l’adhérence des isolants ou des systèmes de chape, et entraîner des défauts de pose du revêtement final. Dans certains cas, un ragréage peut être nécessaire pour corriger les défauts de planéité.
✔ Adhérence et compatibilité des matériaux
L’isolant choisi doit être compatible avec le carrelage existant et la future finition (parquet, stratifié, lino, nouveau carrelage). Il faut également vérifier que les colles, mortiers ou autres fixations utilisés adhèrent correctement au carrelage.
✔ Humidité
Le carrelage peut parfois être source d’humidité remontante, surtout s’il est posé sur une dalle non isolée. Avant l’isolation, il est recommandé de contrôler l’humidité du support et d’installer un pare-vapeur si nécessaire pour éviter la formation de condensation et protéger l’isolant.
✔ Épaisseur et ajustements
L’ajout d’isolant et d’une nouvelle couche de finition entraîne une surépaisseur du sol. Il faudra prévoir des ajustements au niveau des portes, plinthes, seuils ou escaliers pour assurer une transition propre et fonctionnelle.
Précautions avant la pose
- Prévoir les adaptations liées à la surépaisseur du sol.
- Vérifier l’état général du carrelage (solidité, planéité).
- Nettoyer soigneusement la surface pour assurer une bonne adhérence.
- Contrôler l’humidité du sol et poser un pare-vapeur si besoin.
- Choisir un isolant adapté au support et à la future finition.
Vous envisagez d’isoler vos sols carrelés ? Obtenez plusieurs devis gratuits
Isoler un sol carrelé, que ce soit par-dessous ou en surface, demande de bien connaître les différentes étapes pour garantir une isolation thermique et phonique efficace, tout en limitant l’épaisseur du chantier. Que vous prépariez des travaux de rénovation ou que vous cherchiez à améliorer votre confort tout en réalisant des économies d’énergie, il est important d’être bien conseillé.
Pour savoir quelles solutions d’isolation du sol sont possibles dans votre situation, et pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé avec plusieurs devis gratuits et sans engagement, n’hésitez pas à contacter un spécialiste. Vous pourrez ainsi optimiser votre projet en tenant compte des aides financières disponibles et des spécificités de votre carrelage.
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