Une toiture en amiante : comment la reconnaître et l’enlever ?

Qu’est-ce que l’amiante ?

L’amiante est un minéral naturel composé de fibres très fines et résistantes. Pendant des décennies, il a été utilisé dans la construction pour ses propriétés uniques : il est solide, durable, léger et résistant à la chaleur, au feu et à l’humidité.

Dans les bâtiments anciens, on retrouve l’amiante sous différentes formes. Le fibrociment amianté, par exemple, a été largement utilisé pour les plaques de toiture, les façades ou les conduits. On le trouve aussi dans certains panneaux, tuiles et isolants thermiques. Ces matériaux combinent légèreté et robustesse, ce qui les rendait parfaits pour les toitures ou les installations nécessitant résistance et longévité.

L’amiante peut se présenter en fibres intégrées dans le ciment ou le plâtre, en plaques ou en feuilles, ou même en fils tissés. Ces fibres sont invisibles à l’œil nu, et donnent souvent au matériau une texture rugueuse ou granuleuse. C’est cette combinaison de solidité et de légèreté qui explique pourquoi l’amiante a été si largement utilisé jusqu’à la fin des années 1980.

Est-il dangereux d’avoir un toit en amiante ?

Un toit en amiante-ciment n’est pas automatiquement dangereux. En réalité, le risque dépend surtout de l’état du matériau. L’amiante est constitué de fibres microscopiques, invisibles à l’œil nu. Tant que le matériau reste solide et intact, ces fibres restent piégées et ne présentent que très peu de danger.

Le problème survient lorsque le toit vieillit, se fissure, ou est abîmé par les intempéries. Dans ce cas, des fibres peuvent se libérer dans l’air et être inhalées.

C’est cette exposition à l’amiante qui est la source des risques pour la santé à long terme. Parmi les maladies les plus connues : l’asbestose, qui provoque une fibrose pulmonaire et des difficultés respiratoires ; le mésothéliome, un cancer rare mais très agressif touchant la plèvre ou le péritoine ; et les cancers du poumon, dont le risque augmente avec la durée d’exposition à l’amiante. Même de faibles quantités inhalées régulièrement peuvent donc présenter un danger sérieux.

Tous les toits en amiante ne se valent pas :

• Fibrociment amianté intact : relativement sûr, même après plusieurs décennies.
• Toits abîmés ou effrités : très risqués, car les fibres peuvent facilement se détacher.
• Manipulation ou rénovation non professionnelle : chaque perçage, grattage ou cassure peut libérer des fibres dangereuses.

En pratique, il est donc crucial de ne jamais toucher ou percer votre toit vous-même, même pour un petit bricolage. L’amiante peut sembler inoffensif quand il est solide, mais un geste mal contrôlé peut suffire à créer un danger.

Comment savoir si ma toiture contient de l’amiante ?

Par le passé, l’amiante a été largement utilisé dans les matériaux de toiture et d’isolation. Il est donc crucial de savoir si votre toiture en contient, car l’exposition aux fibres d’amiante est dangereuse et peut provoquer de graves problèmes de santé. Mais comment le déterminer ? Plusieurs indicateurs permettent de suspecter la présence d’amiante dans une toiture.

• L’année de construction du bâtiment constitue un premier indice : en effet, les matériaux contenant de l’amiante ont été utilisés jusqu’aux années 1990. Si votre maison est ancienne, il y a de fortes chances que votre toiture en contienne encore.
  
• Une inspection visuelle peut également apporter des indications, par exemple si vous observez des plaques ondulées, des ardoises, des tuiles ou du roofing à structure en fibrociment. Toutefois, seule une expertise approfondie permet de confirmer la présence d’amiante.

Cette vérification doit être effectuée par une société spécialisée dans l’amiante, qui prélève des échantillons et les analyse en laboratoire. Les résultats font l’objet d’un rapport détaillé indiquant si de l’amiante est présent et quelles mesures doivent être prises.

Comment reconnaître une toiture en fibrociment amianté ? 

Identifier un toit contenant de l’amiante n’est pas évident, car les fibres sont invisibles à l’œil nu. Une simple inspection visuelle ne suffit donc pas à donner une certitude, mais certains détails peuvent mettre sur la piste.

1️⃣ Observez attentivement la structure, le type et la composition du matériau

• Les plaques ondulées en fibrociment contenant de l’amiante sont souvent grises ou brunâtres.
• L’intérieur présente généralement une texture fibreuse caractéristique.

2️⃣ L’inspection professionnelle avant tout ! 

Cependant, il est essentiel de rappeler que même des professionnels expérimentés ne peuvent pas toujours confirmer la présence d’amiante à l’œil nu. La seule manière fiable est de faire appel à un expert agréé en amiante.

Ce spécialiste prélèvera des échantillons pour les analyser en laboratoire et pourra également réaliser des mesures complémentaires, comme un test infrarouge avec détecteur d’amiante ou une analyse de l’air, afin de confirmer ou d’exclure tout risque.

3️⃣ Eternit et amiante : ce qu’il faut savoir sur votre toiture

Pour reconnaître la présence d’amiante dans votre toiture, un point très important est de vérifier la marque du fabricant. Certaines marques ont été historiquement connues pour utiliser de l’amiante dans leurs produits, et Eternit est la plus répandue en Belgique lorsqu’il s’agit de plaques ondulées, d’ardoises ou de sous-toitures en fibrociment. Pendant des décennies, l’entreprise a intégré de l’amiante dans ses produits afin d’améliorer leur solidité, leur résistance au feu et leur durabilité.

Concrètement, cela signifie que la grande majorité des toitures et sous-toitures Eternit installées avant 1998 contiennent de l’amiante. Ces matériaux étaient largement utilisés aussi bien pour les habitations que pour les bâtiments agricoles ou industriels.

Depuis la fin des années 1990, la réglementation a évolué et Eternit a cessé d’intégrer de l’amiante dans ses produits. Les versions récentes, souvent appelées Eternit sans amiante ou fibrociment nouvelle génération, ne présentent donc plus de risque.

Un point très important à retenir : si vous voyez la mention « NT » sur vos plaques Eternit, cela signifie qu’elles contiennent de l’amiante.

⚠️ Toutefois, pour les maisons anciennes ou les dépendances construites avant cette période, il est très probable que les plaques Eternit en toiture ou en sous-toiture renferment encore de l’amiante. Une analyse réalisée par un expert agrééreste indispensable pour en avoir la certitude et envisager les mesures à prendre (retrait ou confinement).

Est-il obligatoire d’enlever l’amiante d’une toiture ?

La réponse n’est pas totalement simple : tout dépend de l’état de votre toit et des travaux que vous envisagez.

Si votre toiture en fibrociment amianté est intacte et en bon état, vous n’êtes pas obligé de la retirer immédiatement. Les fibres restent solidement enfermées dans le matériau, et tant que rien n’est cassé ou abîmé, le risque d’exposition est très faible.

En revanche, le retrait devient obligatoire dès que :

• Le toit est endommagé ou fissuré.
• Vous prévoyez des travaux de rénovation qui touchent le matériau (pose de panneaux solaires, modification de la structure, etc.).

À ce moment-là, manipuler ou retirer l’amiante soi-même serait dangereux et la législation  impose de confier l’opération à des professionnels qualifiés.

La législation belge impose également :

• En région flamande, tous les toits en amiante-ciment doivent être remplacés avant 2034.
• À Bruxelles et en Wallonie, le retrait est exigé dès qu’un projet de rénovation risque de libérer des fibres.

Peut-on vendre une maison avec un toit en amiante ? La réglementation en Belgique 

Oui, c’est possible, mais il y a des règles à connaître. La transparence et la sécurité sont essentielles pour éviter les problèmes. Voici tout ce qu’il faut savoir.

Combien coûte le retrait d’une toiture en amiante ?

Le prix du désamiantage de toiture peut varier, en fonction de plusieurs facteurs comme la superficie de la toiture et la quantité d’amiante présente.

• Pour le retrait d’une toiture en amiante, on compte un prix moyen de 10 à 20 euros par mètre carré (TVA comprise).
• Il faut également tenir compte de frais supplémentaires pour l’évacuation des déchets amiantés, qui coûtent environ 140 euros par tonne.

Le démontage d’une toiture en amiante est une tâche intensive et dangereuse. Il nécessite la prise de mesures de précaution, ainsi que l’utilisation d’un élévateur et d’une benne afin de descendre le matériau contenant de l’amiante de manière correcte et sécurisée. De plus, des vêtements de protection et des masques respiratoires sont nécessaires pour exécuter les travaux de manière responsable.

Quelles primes et aides financières disponible pour enlever amiante ? 

Le coût du désamiantage peut vite grimper, mais bonne nouvelle : selon la région où vous habitez, des aides et primes pour le désamiantage existent pour alléger la facture. Voici un tour d’horizon complet, clair et pratique.

📍Bruxelles : patience pour 2025

À Bruxelles, les choses sont actuellement en suspens. Les primes RENOLUTION sont suspendues en attendant la décision du nouveau gouvernement sur le système de primes pour 2025.
➡️ Concrètement, il n’y a aucune aide financière disponible pour le désamiantage pour l’instant. Il faudra surveiller les annonces officielles pour savoir quand les primes seront réactivées. 

📍Flandre : des aides bien concrètes

La Flandre se montre beaucoup plus proactive. Depuis le 1er janvier 2021, plusieurs subventions sont disponibles pour aider les propriétaires à retirer l’amiante en toute sécurité, à condition que le bâtiment ait été construit avant 2001.

Voici les options principales :

• Prime de désamiantage : 8 € par m².
• Combinaison avec isolation : si vous isolez également le toit ou le plancher du grenier, vous pouvez ajouter 4 € par m², soit un total de 12 € par m².
• Mijn VerbouwPremie : une prime globale qui regroupe toutes les primes énergétiques et de rénovation. Le désamiantage n’est pas indépendant mais peut être combiné avec d’autres travaux (isolation des murs, rénovation de la toiture ou des sols).
• Prime Fluvius pour désamiantage + panneaux solaires : pour les bâtiments non résidentiels, non chauffés et contenant de l’amiante. Montant : 12 € par m², limité à 100 % du coût du désamiantage et de l’évacuation. Les panneaux solaires doivent couvrir au moins 10 % de la surface du toit désamianté.
• Mijn VerbouwLening : un prêt rénovation sans intérêt pour couvrir les frais de désamiantage, d’isolation ou de rénovation de votre maison. Montants empruntables : 1.250 à 60.000 €, avec une durée maximale de 25 ans.

Tous les travaux doivent être réalisés par des professionnels agréés. Vous pouvez aussi vérifier si votre commune propose une aide locale. Certaines villes comme Gand offrent par exemple jusqu’à 50 % du coût pour un désamiantage collectif organisé par des spécialistes.

📍 Wallonie : aucune aide spécifique pour le moment

En Wallonie, il n’existe actuellement aucune prime régionale spécifique pour le désamiantage. Il faudra donc prévoir le budget intégralement ou se tourner vers des aides communales ponctuelles, si disponibles.

Peut-on isoler un toit contenant de l’amiante ou installer des panneaux solaires dessus ?

Si votre toiture contient de l’amiante, il y a des règlementations strictes à respecter avant de penser à y ajouter quoi que ce soit. Isoler le toit ou y poser des panneaux solaires sur un toit en amiante n’est pas possible tant que l’amiante n’a pas été retiré.

Pourquoi ? Parce que manipuler l’amiante, même s’il est dans des plaques solides (non friables), peut libérer des fibres invisibles dans l’air. Ces fibres sont dangereuses et peuvent causer des maladies graves sur le long terme.

Voici ce qu’il faut savoir :

• Désamiantage obligatoire avant tout projet : Que ce soit pour l’isolation ou pour installer des panneaux solaires, il faut d’abord confier le retrait de l’amiante dans votre maison à des professionnels agréés.
• Pas de bricolage : Tenter de percer, visser ou manipuler des plaques contenant de l’amiante soi-même est fortement déconseillé, même si elles semblent intactes.
• Solutions alternatives limitées : Dans certains cas, il existe des systèmes de fixation spécifiques pour panneaux solaires qui n’endommagent pas le toit, mais cela doit être validé par un expert et reste rare.
• Sécurité avant tout : Faire appel à un professionnel garantit non seulement votre sécurité, mais aussi le respect des normes légales en vigueur en Belgique.

Démoussage et nettoyage des ardoises en amiante : pourquoi c’est interdit ?

Si votre toit contient de l’amiante, il peut être tentant de le nettoyer ou de le démousser pour l’entretien. Mais en Belgique, cette pratique est strictement interdite. Même un simple nettoyage peut libérer de la poussière d’amiante dans l’air, invisibles mais extrêmement dangereuses pour la santé.

Les toitures en amiante-ciment (plaques ondulées, ardoises, etc.) sont courantes dans les constructions avant 2001. Les fibres d’amiante peuvent se détacher si le matériau est abîmé ou manipulé de manière inappropriée. Ces fibres inhalées peuvent provoquer des maladies graves comme l’asbestose ou le mésothéliome.

Ce que la loi dit

• Le Code du bien-être au travail et l’arrêté royal du 16 mars 2006 interdisent l’usage de nettoyeurs haute pression, outils abrasifs ou meuleuses sur les matériaux contenant de l’amiante.
• Cette interdiction s’applique à tous, particuliers et professionnels.

Quelles sont les alternatives ?

• Ne tentez jamais de démousser ou de nettoyer vous-même votre toiture en amiante.
• Faites appel à un professionnel agréé pour évaluer l’état de la toiture.
• Si nécessaire, prévoyez son remplacement par un matériau sûr, en respectant les normes de sécurité.

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Pourquoi vaut-il mieux faire appel à un professionnel pour le désamiantage ?
La réponse est simple : sécurité et tranquillité d’esprit.
L’amiante est un matériau dangereux, et son retrait correct exige des connaissances spécialisées ainsi qu’un équipement adapté.

De plus, demander et comparer des devis auprès de plusieurs couvreurs expérimentés vous permet de comparer les prix et de réaliser de potentielles économies.
Il est important d’investir dans des services de haute qualité, mais en même temps, il est judicieux de rechercher un bon rapport qualité-prix.

En sollicitant plusieurs devis et en les comparant attentivement, vous pouvez non seulement trouver le meilleur prix, mais aussi évaluer l’expertise et l’expérience de différents professionnels.

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